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COVID-19 : L’impact du coronavirus sur les chantiers (1/3)

La pandémie qui a frappé l’ensemble du globe a sévèrement touché le bâtiment et le milieu de la construction.

Chantiers à l’arrêt, incertitude économique pour les maîtres d’ouvrage et les entreprises du bâtiment… Quels impacts de la crise sanitaire sur les projets de construction ? Peut-on débuter un nouveau projet dans ce contexte ? Comment anticiper la reprise des activités ? Pourra-t-on construire comme avant ?

En tant qu’architectes, nous sommes idéalement placés pour avoir un aperçu de la situation actuelle, ainsi que pour imaginer ce qu’il adviendra après la crise du coronavirus COVID-19. Car nous sommes à la croisée des chemins, entre les maîtres d’ouvrages (donneurs d’ordre), les bureaux d’études participant à nos côtés à la maîtrise d’oeuvre, et les entreprises qui réalisent les travaux.

Nous débutons une petite série d’articles pour faire un petit tour d’horizon dans ce contexte si particulier….

Le texte suivant a été modifié le 12 avril 2020, en fonction des informations dont nous disposons. Il est soumis aux potentielles évolutions des connaissances médicales et décisions gouvernementales, jouant toutes un rôle majeur dans notre domaine comme ailleurs.

Les chantiers presque tous arrêtés dès le début du confinement

Suite au confinement initié par le gouvernement, la plupart des chantiers de construction se sont arrêtés dès le mardi 14 mars 2020, ou dans les jours qui ont suivi. Pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, l’absentéisme du personnel, notamment pour garde d’enfants suite à la fermeture des écoles, a déstabilisé les entreprises. Obligées de revoir leurs plannings, elles ont également priorisé leurs interventions, pour procéder aux travaux les plus urgents : mise en sécurité ; protections provisoires…

Très rapidement, l’incertitude sanitaire générale, et le flou qui entourait les règles exactes de confinement, ont fait tombé assez de dominos pour « casser » la chaîne des acteurs de la construction. Les négoces de matériaux et déchetteries ont fermé. L’absentéisme à toutes les échelles a chamboulé les plannings. Et le report sine die des visites et réunions physique sur les chantiers n’a pas aidé… Mais, la principe raison est l’inapplicabilité sur un site en travaux des « gestes barrières ». Comment respecter les distances de sécurité à plusieurs dans une camionnette ? en portant une charge lourde ? comment faire sans masques lorsque ceux qu’on avait étaient réquisitionnés ? comment se laver les mains fréquemment lorsque l’unique point d’eau du chantier est loin et qu’il y a pénurie de gel hydroalcoolique dans toute la France ?

Rappelons enfin que la sécurité des intervenants engage la responsabilité des chefs d’entreprises, mais aussi des maîtres d’ouvrage !

Une situation actuelle encore floue : une reprise partielle des travaux

Dans les semaines qui ont suivi a eu lieu un ballet mélodramatique incessant entre l’état et les acteurs du bâtiment. Le ministère du travail indiquait de poursuivre l’activité, alors que le ministère de la santé invitait chacun à rester chez soi. Les fédérations professionnels du bâtiment et, nous concernant, l’Ordre des Architectes, martelant que les deux étaient inconciliables. La pression sur les différents acteurs se fait de plus en plus forte pour poursuivre les chantiers. La logique économique met à mal le principe de précaution sanitaire.

Après des nombreux échanges entre le ministère et les fédérations professionnelles (parfois hélas, oubliant l’Ordre des Architectes), L’OPPBTP a publié le 02 avril un « guide de préconisations pour assurer la sécurité sanitaire sur les chantiers du BTP« . Elle a adapté ce guide déjà plusieurs fois depuis, mais son applicabilité reste difficile. Sa modification du 10 avril semble assouplir les règles concernant le port des masques. Ouvrant la voie au port de masques « alternatifs », il laisse entrevoir une reprise plus large des entreprises.  Cependant, ne serait-ce pas au dépend des intervenants ?

Quand les chantiers reprendront-ils ?

Malgré cela et une pression politique et financière, de nombreux chantiers sont encore à l’arrêt. Mais les chantiers reprennent pour certains, au compte-gouttes. Une partie des travaux publics, poussés entre autres par le milieu politique, à titre d’exemplarité. Pour le reste, cela s’est produit soit parce que les conditions étaient particulièrement favorables (possibilité d’intervenir une seule entreprise à la fois dans une même zone), soit sans intervention de salariés (artisans à leur compte notamment). Les négoces de matériaux ont repris dans l’ensemble, pour l’instant sous forme de drive.

Pour les autres, ce n’est encore que spéculation. On peut penser que la trésorerie des différents acteurs, et la lassitude peut-être aussi, les pousseront doucement vers la reprise. Mais les conditions précises de levée du confinement sont inconnues à ce jour, il est donc impossible de se prononcer précisément sur ce point.

Quoiqu’il en soit, on évoque maintenant un risque de pénurie de certains matériaux à l’issue de la crise. En effet, de nombreux fabricants ont suspendu ou réduit leur activité…

A suivre donc…

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